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PORTÉ PAR LE VENT
JEANNE LA ROQUE
Éditions Libre Expression
2003, 194 pages
EN RÉSUMÉ:
Des personnages extrêmement différents, qui auraient pu ne jamais se croiser, se retrouvent liés pour le meilleur à cause du pire.
Le destin mauvais prive Fabienne de son mari et la laisse complètement dévastée.
Sa rencontre avec Clémence, petite fille négligée, aux allures étranges, vient lui redonner vie.
L'enfant traîne, elle aussi, son enfer.
L'exil aux Îles-de-la-Madeleine sera leur porte de sortie vers l'avenir, porté par le vent !
L'écriture sensible et imagée de Jeanne La Roque nous mène droit au coeur des personnages de ce roman émouvant. Elle nous fait partager leurs drames et leurs passions. Les chemins qu'ils empruntent dans leur quête d'équilibre nous entraînent des Cantons-de-L'Est aux Îles-de-la-Madeleine, dans un décor fascinant.
MON HUMBLE AVIS:
Une lecture vraiment émouvante .... une auteur à la plume d'or ..... d'où les mots coulent si doucement mais tout en émotions et en sensibilités ...
Je manque de mots pour bien décrire le si beau moment de lecture que j'y ai passé ....
Un vent salin des Îles-de-la-Madeleine soufflait sur mon fauteuil lors de ma lecture ..... des odeurs automnales des Cantons-de-l'Est sont venu me rejoindre dans ma lecture .... la chaleur du chocolat chaud et de l'amitié naissante entre ses deux âmes écorchées m'ont ému lors de ma lecture .....
Alors tout en lisant ..... je me suis doucement "laisser porté par le vent" et j'ai lu chaque mot bien doucement me laissant émouvoir par chacun d'eux ....
Une début d'histoire triste j'en conviens ... mais de tendresse aussi .... de douceur ..... de vraie vie .... la Vie avec un grand V ..... et surtout d'ESPOIR !!
MES EXTRAITS COUP DE COEUR:
" Depuis le terrible accident de la route qui a emporté Thomas il y a trois jours à peine, Fabienne pleure des rivières de chagrin." p.9
" Fabienne dérive parmi eux, presque morte. En ce matin de pluie et de misère, elle ne voit rien ni personne et se fiche de la terre entière. elle tangue à l'avant de l'église. Son âme bat contre ses tempes, la douleur coule dans ses veines à la place du sang, elle lui serre le coeur et brûle ses yeux et ses joues." p.12
" Thomas et Fabienne avaient choisi, pour y refaire leur nid, ce joli village enchâssé dans les collines. Ici et là, les maisons de brique, de pierre, de bois font des taches de couleurs comme un bouquet de fleurs sauvages. " p.13
"Fabienne traverse l'automne, une suite d'interminables semaines d'inconciences habitées par les tisanes et les calmants. Les fleurs de Thomas ont séché. Les feuilles rouges et dorées ont commencé à tomber des arbres. Elle recouvrent presque sa petite maison solitaire avec son toit pointu dont la tôle fait chanter les pluies d'automne. " p.23
"Il neige depuis des jours et des nuits entières. Le ruisseau a gelé pour l'hiver. Les arbres noirs se détachent sur la neige vierge. Le jour a beaucoup raccourci ses heures de lumière. Fabienne s'isole de plus en plus, tout doucement, sans inquiéter personne." p.29
"Fabienne n'est pas au bout de ses peines, Noël arrive fanfaron et bruyant. Indécent. Que les malheureux se tiennent cois! Le village est tellement beau avec ses vitrines illuminées, ses maisons décorées, la neige posée sur les branches des sapins, on ne peut pas y échapper. Chacun s'affaire ! L'épicier a rempli ses comptoirs de mille délices pour le réveillons, suffisamment pour alimenter dix villages. Les postières trient les cartes de Noël qui s'accumulent dans les casiers." p.31
" .... Sous les lits et dans les fonds d'armoire, les cadeaux s'entassent en attendant que le père Noël les étale devant l'arbre, pendant la messe de minuit. On entend de la musique partout, une sorte de guimauve tiède et apaisante. Même Clémence, la petite fille étrange du village, jubile. C'est une fête qu'elle attend comme tous les enfants du monde et sa mère, comme tous les autres, pour une fois, s'affaire." p.32
"Aujourd'hui, la pluie tombe, torrentielle, il vente à écorner les boeufs. Le ciel est gris comme si le jour ne s'était pas levé. Par grands coups irréguliers, le vent vient frapper la fenêtre où Clémence plante, chaque matin, ses yeux couleur d'océan. " p.44
" Clémence se raidit quand on la touche, quand on l'effleure. Un petit chat sauvage, craintif, sur ses gardes." p.44
" Elle ne sait rien de Clémence, mais ce qu'elle pressent, tout ce qu'elle ressent, toute cette misère immense n'atteindra plus son ange."
" Fabienne choisit les Collines de la Demoiselle, un demi-retranchement. Et le vent ! Elle choisit les levers de soleil sur les dunes, les lumières du port au loin dans la nuit, le passage du grand navire blanc vers Cap-aux-Meules. Elle choisit une maison de bois ancienne, couleur lilas avec des dentelles blanches sculptées bordant la corniche, avec une galerie devant. Posées là toute seule, et toute nue ! Une maison qui tient tête au vent depuis longtemps. Et quel vent ! Il tourne librement là-haut. Un vent qui chante ou gronde ou pleure parfois. Un vent étourdissant, enivrant, qui ne s'apaise jamais, qui marque la vie, sur lequel on s'appuie, contre lequel on avance." p.117
"En marchant le long des immenses plages couvertent de neige, Fabienne trouve son équilibre, son appartenance, minuscule dans l'infini. Pendant que Clémence s'épanouit sans trop se poser de questions, livrée entièrement à ses sens et à ce que la vie lui offre au jour le jour. Chaque minute est vécue dans le présent, intensément, le futur n'existe pas et le passé dort dans le flou d'un coin blessé de son coeur." p.125
" Les fichus de couleurs, dont elle s'est enveloppée comme toujours, se soulèvent par coups légers avec les mèches de cheveux presque blancs dans le soleil. Clémence la bohémienne danse, et même de loin, le grand Benoit distingue son sourire heureux. " p.143
"Il fait bon aujourd'hui sur la terrasse et les deux amies savourent un verre de muscadet, après leur tournée des Îles. Blandine voyage dans son passé et Fabienne laisse voguer son âme à la surface de la mer apaisée." p.152
" La vie se déroule au rythme des saisons. Fabienne, complètement intégrée aux Madelinots, connaît de plus en plus les différentes familles qu'elle côtoie. Blandine demeure l'amie indéfectible. Elles sortent ensemble pour souper ou pour magasiner à cap-aux-Meules, vont marcher le soir sur La Grave jusqu'au port et parlent longtemps de leurs rêves, de leur passé, des livres qu'elles échangent avec beaucoup de plaisir ... " p.183
" Et le temps même à tous petits pas, passe .... " p.184
" Fabienne passe le contours des fenêtres au pinceau fin. Elle fignole et travaille avec concentration, mais son âme galope dans des dunes de sable rose, en compagnie de cent chevaux libres et fougueux. Les crinières volent au vent, les sabots soulèvent une poussière d'or qui retombe aussitôt." p.191
"Un ange, une apparition éclairée par le contre-jour. Si légère que ses pieds semblent ne pas toucher terre. Des fichus de couleurs volent tout autour d'elle .... " p.194
N'arrivant pas à trouver les mots justes pour vous décrire cette histoire si touchante .... je vous ai rassemblé ici mes extraits coup de coeur !!
En espérant vous avoir donné ainsi le goût de rencontrer cette lecture sur votre chemin !!
Pour lire un billet bien écrit et qui a son tour m'a permis de découvrir cette auteur et ce livre magnifique qu'est Porté par le vent vous pouvez vous rendre dans La Maison de Milly où elle en parle magnifiquement !!
TRANCHE DE VIE:
Les Îles-de-la-Madeleine m'ont toujours intriguée et même fascinée ...... la vie d'insulaire m'a toujours charmée et questionnée !!??
Mais jusqu'à ce jour je n'ai jamais eu la chance de m'y rendre ..... mon conjoint par contre y a travaillé à deux reprises et il me tentait terriblement en me décrivant tout les kilomètres de plages ..... la mine de sel .... les jolies maisons de toutes les couleurs .... les gens si sympatiques à l'acceuil si chaleureux ..... les petits cafés .... les succulents restaurants .... et le fameux pot-en-pot aux fruits de mer ..... les oiseaux .... les dunes de sable .... le concours de châteaux de sable .... l'eau à perte de vue ..... et le VENT ...ce vent toujours omniprésent ....
Il habitait chez le croque-mort du village louant sa maison pour l'été aux touristes ou aux travailleurs comme mon conjoint ... une pratique courrante des Îles. Souvent ont s'est promis de s'y rendre pour nos vacances d'été mais jamais nous avons mis le projet à exécution ...... faute de temps ... faute d'argent ...
L'an prochain à pareil date nous fêterons nos 20 ans de rencontre ..... alors pour cette été je caresse le rêve lointain .... de nous y rendre en amoureux pour un court séjour aux Île-de-la-Madeleine lors de nos vacances estivales .... Ma belle famille habitant en Gaspésie nous pourrions y laisser les enfants pour une semaine et ensuite passer la deuxième semaine en famille aux Îles ..... j'aimerais tant pouvoir louer une petite maison lilas comme dans cette histoire !
Pour pouvoir s'y reposer .... se ressourcer .... se retrouver .... loin de la routine de la maisonnée et ...... se gâter enfin à deux .... et laisser nos deux âmes se faire porter par le vent de notre amour !!
Bonne lecture à vous tous !!
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